Vrigny : La Borne de la Ligne de Front de Paul Moreau-Vauthier retrouve sa place
03 juil. 2018Vrigny et un village de la Marne situé à 9 km à l'ouest de Reims et à 2 km au sud de Gueux. La commune se trouve sur le versant nord de la Montagne de Reims et fait partie du "Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims". Vrigny, ainsi que le village proche de Coulommes-La-Montagne, sont entourés par le vignoble de Champagne et leur point le plus haut, la Cote 240, sera un des hauts lieux de combats de la Grande Guerre lors du printemps-été 1918.
En effet, à partir d'avril 1918, Lüdendorff lance une série d'offensives qui déstabilise les Alliés. Le 27 mai, l'offensive allemande, du nom de code Blücher -Yorck, lancée entre Anizy-le-Château (02) et Reims enfonce le Chemin des Dames. Désormais la ligne de front enroule la ville de Reims sur son côté ouest et forme ce que l'on va appeler "le saillant de Reims". L'ennemi cherche à encercler la ville mais celle-ci est défendue à l'est par les troupes Coloniales au fort de La Pompelle ; à l'ouest, sur la cote 240, ce sont : la 2ème Division Coloniale avec les 3e et 8e Division d'Infanterie Italiennes (D.I.), appuyée par la 120e D.I. Française et la 19e Division Britannique qui vont défendre Reims sur ce secteur. Des combats acharnés et d'une violence inouïe se dérouleront jusqu'au 25 juillet. Les nombreux cimetières militaires de la Montagne de Reims (toutes nationalités confondues) témoignent de cette fureur.
L'histoire des bornes de Paul Moreau-Vauthier : Ces petits monuments matérialisent la ligne de front telle qu'elle était le 18 juillet 1918 (date du départ de la contre-offensive des Alliés). Financées par les Touring Club de France et de Belgique ainsi que des donateurs privés, elles sont au nombre de 118 à l'origine. Elles sont aujourd'hui 97 et forment une route commémorative qui va de Nieuport dans les Flandres Belges, jusqu'aux Vosges (à la frontière Suisse). C'est en quelque sorte le plus long monument commémoratif du monde. Suivre ce lien qui est une référence en la matière => MémorialDormans.free.fr
L'histoire de la borne de Vrigny : Ces bornes étaient numérotées selon l'ordre de leur implantation. La borne n°1 est celle de Château-Thierry. Celle de Vrigny porte le n° 93. Elle est due à la générosité de la Société Française de Secours Mutuel (Français installés en Argentine) qui la fit sculpter et ériger le long du CD26 en hommage aux combattants (43è RIC, 23è RIC, Tirailleurs Sénégalais et Algériens entre autre) qui évitèrent la prise de la Cote 240 et par là, celle de Reims. En 1940 elle fut déplacée par les Allemands dans un parc à Jouy-lès-Reims. Des soldats reçurent l'ordre de la détruire. Ils n'y parvinrent pas mais elle fut très dégradée : partie supérieure tronquée et disparue, l'inscription en façade "Ici fut repoussé l'envahisseur 1918" grattée... Puis la borne fut oubliée jusqu'en 1970. Alors quelques vignerons de Coulommes-la-Montagne la montèrent sur la Cote 240 où elle resta jusqu'en 2018 !
Pour le Centenaire des combats de la Cote 240 et de la Victoire de 1918, elle retrouve enfin sa place devant la Coopérative Vinicole de Coulommes-Vrigny (à quelque chose près car elle était, en fait, de l'autre côté de la route).
Pour la petite histoire, sachez qu'un certain Baptistin David Magnan, soldat 2è classe et Marsouin au 43e RIC, sera tué lors du Friedensturm, le 23 juillet 1918 sur la Cote 240 au lieudit "Le Bois Planté". Il avait 20 ans. Ce nom ne vous dit peut-être rien, pourtant les lecteurs de Marcel Pagnol le connaissent par son surnom : Lili des Bellons, l'ami de Marcel dans ses romans "La Gloire de mon Père" et "Le Château de ma Mère". Ils reposent tous les deux dans le cimetière de la Treille à Marseille.
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Quelques photos de la cérémonie avec les personnalités, les pompiers et les spectateurs réunis autour de la borne et avec la participation de l'association de reconstitution de Cormicy : "La Baïonnette". Une exposition de photos et de cartes postales anciennes de Vrigny et Coulommes était présentée dans la cour de la Coopérative Vinicole de Coulommes-Vrigny. Après la cérémonie officielle, une conférence s'est tenue sur le thème "Les villages viticoles dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale".
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Les photos ci-dessous montrent la borne après son déplacement de la Cote 240 qui eut lieu le 5 mai 2018. On peut y lire des inscriptions que les Allemands n'ont pas effacées : le Touring Club de France, le nom du sculpteur avec le logo de l'entreprise de granit, et le numéro de la borne : 93 (au dos).
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Les photos qui suivent montrent la borne sur la Cote 240, que beaucoup (gens du village y compris) pensait être le vrai emplacement d'origine :
- En 2011 : l'endroit est dégradé et le monument sert de défouloir à une certaine catégorie de personnes peu respectueuses des lieux :
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En 2017 : l'endroit a été nettoyé par des habitants de Vrigny et Coulommes :
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Pour la petite histoire, sachez qu'un certain Baptistin David MAGNAN, soldat 2è classe et Marsouin au 43e RIC, sera tué lors du Friedensturm, le 23 juillet 1918 sur la Cote 240 au lieudit "Le Bois Planté". Il avait 20 ans. Ce nom ne vous dit peut-être rien, pourtant les lecteurs de Marcel Pagnol le connaissent par son surnom : Lili des Bellons, l'ami de Marcel dans ses romans "La Gloire de mon Père" et "Le Château de ma Mère". Ils reposent tous les deux dans le cimetière de la Treille à Marseille.
Voir ci-dessous :
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Un autre drame eut lieu dans le secteur : André Albert LECROQ a été fusillé pour l'exemple à Coulommes-Vrigny en mai 1915. Mort PAR la France, il n'a été réhabilité qu'en... 2005.
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