Fils du diamantaire néerlandais Lévie Citroën, immigré en France en 1873 et de Masza Kleinmann, une polonaise originaire de Varsovie, Bernard voit le jour le 21 juillet 1875 à Paris. Avec ses deux frères cadets, Hugues et André. Il vit paisiblement dans le 9e Arrondissement de Paris. Le 16 septembre 1884, son père se suicide après avoir fait un mauvais investissement financier et c’est son épouse, Masza, qui reprend l’affaire familiale et assure la survie de la fratrie Citroën. Au cours de leur enfance, Bernard et André deviennent très proches, mais le premier se passionne pour les arts et la musique et le second se tourne plutôt vers les sciences et l’ingénierie.

En octobre 1898, André entre à l’École Polytechnique et deux ans plus tard, au cours de vacances dans sa famille polonaise, il découvre un système engrenage innovant, à chevrons. Il commence sa carrière d'industriel.  Pendant ce temps, Bernard fréquente les soirées mondaines et les milieux artistiques parisiens.

Le 1er août 1914, Hugues, André et Bernard sont mobilisés et bien qu’ayant des racines néerlandaises, ils sont honorés de pouvoir défendre la France. Les deux cadets intègrent la même unité d’artillerie, mais Bernard est réformé à cause de son asthme. Il décide malgré tout de s’engager volontairement et rejoint finalement le 51e Régiment d’Infanterie avec le grade de Caporal. Le hasard a voulu que les trois frères Citroën se retrouvent réunis au sein de la IV° Armée du Général Langle de Cary.

Après la Première Bataille de la Marne, le 51e R.I. repousse les allemands jusqu’à la ligne Vienne-le-Château – Servon-Melzicourt et pendant plusieurs semaines, Bernard va se battre en Argonne. (Source : l'Argonne à l'heure 14-18.com)

Dans cette contrée, bien des noms vont connaître une triste célébrité : La Gruerie, La Harazée, La Fontaine-Madame, Bagatelle, Saint Hubert, Le Four de Paris, La côte 176 ...! Autour de Servon, durant des mois, les combats rapprochés furent incessants et meurtriers. Le vendredi 9 octobre 1914, le Caporal Bernard Citroën trouve la mort en allant secourir un de ses camarades blessé au cours d’une attaque. Il recevra la médaille militaire à titre posthume, la Croix de Guerre avec palmes et sera cité à l’ordre de l’armée « Engagé volontaire pour la durée de la guerre, à l’âge de trente neuf ans, quoique réformé antérieurement. A demandé à venir sur le front dans un régiment actif. S’est toujours fait remarquer par son entrain, son dévouement et sa bravoure". Cette citation figure au dos du momument. Sur le devant de la borne on peut lire ceci :  "Pieux souvenir A la mémoire de BERNARD CITROEN Caporal Au 51 Régiment d'Infanterie Tué à l'ennemi Dans ce voisinage Le 9 octobre 1914 A l'âge de 39 ans".  (Source : Sainte-Ménehould et ses voisins d'Argonne.fr)

Informé du décès de son frère le 15 octobre, André Citroën fera érigé une stèle après la guerre. Il va faire appel au sculpteur Paul Moreau-Vauthier, ancien combattant et célèbre pour ses Bornes de la Ligne de Front et ses stèles en hommage aux villages disparus. Lire ici : Mémorial Dormans Free.fr

Le monument : C'est une borne casquée, en granit comme les Bornes la Ligne de Front mais avec quelques différences : la stèle Citroën est plus haute, le casque ne repose pas sur une épaisse couronne de lauriers et les inscriptions concernent la personne à qui elle rend hommage. Elle arbore des palmes sculptées comme les bornes des Villages disparus. Elle est située dans le bois de La Gruerie sur la D266 qui va de Servon-Melzicourt à la D63 (Binarville - Vienne-le-Château), à quelques centaines de mètres au nord de l'Ossuaire de la Gruerie et la Nécropole de St-Thomas-en-Argonne. (Voir ICI)

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Ci-dessous voici un exemple d'une borne de la Ligne de Front (Borne "Four de Paris" en Argonne) et une borne de Village Disparu ("Villages Disparus du Camp de Suippes" devant la nécropole de "la Ferme de Suippes").

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A côté de la Borne Citroën se trouve la stèle en hommage au "Sergent KARCHER Marcel, tombé en ces lieux le 5 janvier 1915 à l'âge de 22 ans".

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A une dizaine de mètres des ces momument, on peut voir une stèle commune pour deux soldats et où l'on peut lire ceci : "Pieux souvenirs à la mémoire de Philippe JACQUEMARD, Inspecteur des Finances, Sergent au 91e d'Infanterie  et de Maurice COUKE, Sergent-Major au même Régiment, tués ensemble à l'ennemi le 28 septembre 1914 dans le voisinage de cette Croix".

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La Borne Bernard Citroën
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